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Contre l’esclavagisme du ciboulot « Je suis, donc je pense » (et pas l’inverse les cocos)

Mars 2016

Sorry Monsieur Descartes, mais avec votre fameux “Cogito ergo sum » (Je pense, donc je suis), et sauf notre respect, il semblerait que vous soyez à côté de la plaque. Rassurez-vous, je ne vais pas vous laisser dans le flou artistique. Tentatives d’explication.

En Occident, c’est vrai, on a cette tendance à penser. Sur tout et n’importe quoi. Tout le temps. Un héritage de la Grèce Antique et de l’Empire romain. C’est presque une religion chez nous de penser. Même les joueurs de foot pensent (il suffit d’écouter leurs interviews : “Je pense qu’on a bien joué”).

On glorifie le penseur et sa pensée. On pense que penser (vous suivez toujours ?), c’est tendre vers une forme de perfection intellectuelle, d’érudition (histoire de briller en société et de gonfler un peu notre Ego pour se donner l’illusion d’exister) et de raffinement de l’esprit. Super. Mais, à force de penser, de nous agiter le bocal en permanence, de charger notre pauvre ciboulot avec encore plus d’informations extérieures et, finalement de tourner à vide en recyclant encore et encore les pensées, devient-on meilleur, plus heureux, plus vivant, plus spirituel, plus conscient, plus authentique ? Je ne pense pas ;-) (smile).


Avec sa vision orientale, le Yoga propose une alternative au bonheur : faire de nous des êtres libres. Mise en garde contre le danger numéro 1 : nous identifier au mental. Pour la science du Yoga, l’identification à nos émotions et à nos pensées est pure ignorance. Et crac. C’est parce que l’on vit que l’on pense (non pas l’inverse) et il est nécessaire de « dompter » notre activité cérébrale pour ne pas en devenir l’esclave. Dans les Yoga Sutras de Patanjali rédigés en Sanskrit il y a bien longtemps, les tout premiers aphorismes nous éclairent.


Yoga Sutra n° 1.2. : « Yoga chitta vritti nirodhah » ou « Le Yoga est l’arrêt de l’activité automatique du mental ». En clair, on pense trop, et on ne peut pas s’empêcher de penser ! Donc on n’est pas libre. CQFD.

Yoga Sutra n° 1.3. « Tada drasthuh svarupe avasthanam » ou « Alors se révèle notre Centre, établi en lui-même ».

Yoga Sutra n° 1.4. : « Vritti sarupyam itaratra » ou « Dans le cas contraire (NDLR : sans arrêt de l’activité automatique du mental), il y a identification de notre Centre avec l’agitation du mental ».

Conclusion : hop, les vritti, du balai ! Je veux goûter un peu de cette paix intérieure tant recherchée. Me libérer d’un mental trop présent. Ne fût-ce que quelques minutes par jour. Sur mon tapis de Yoga et sur ma chaise de bureau. Jay Yoga (vive le Yoga).

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